Et bien nous y voici : Breaking Bad c'est fini après 5 saisons passées sur AMC, véritable expérience de patience pour les spectateurs au passage vu la programmation. L'heure est donc aux adieux.
Mais revenons tout d'abord à ce final qui, je dois l'avouer, me satisfait sans vraiment m'éblouir. Je m'attendais parfaitement à assister à quelque chose d'anti-spectaculaire, la saison ayant explosée lors de l'épisode 5x14. Néanmoins je suis dérangée par l'absence totale d'émotions de l'épisode, cette froideur m'a gênée. Ce n'est pas un flashback mal intégré qui me fera pleurer. Même l'ultime plan n'aura pas su réellement me toucher. Mais au final je crois que c'est le reproche que je ferai à cette saison dans son ensemble (et peut-être à la saison 3 également) : on assiste à une grande série, on le sait (les scénaristes aussi...), tout est parfaitement écrit et interprété mais l'émotion ne pointe que rarement.
L'épisode se déroule sans surprise. Tout avait été parfaitement mis en place dans les épisodes précédents. J'aurais peut-être aimé des choses plus osées de la part des scénaristes (notamment dans le face à face Walt/Jesse) mais je comprends leur choix.
Walt revient donc à Albuquerque, mettre fin au règne des néo-nazis et Lydia et tenter de sauver sa famille. On a un petit côté "best-of" j'ai trouvé, la série s'efforçant à nous montrer une dernière fois tous les personnages de la série (même si ce n'est que très brièvement, comme Marie ou Walt Jr.). Mais j'ai apprécié les errements de Walt dans la ville, clairement l'intrus revenu au village. Sa scène avec Skyler restera la plus belle chose de l'épisode à mon avis, la mise en scène était d'ailleurs assez brillante (ce pilier qui nous cachait la présence de Walt). Mais c'est surtout la révélation de Walt que je retiendrai de cet ultime épisode : s'il faisait tout ça c'était bien pour lui, il avait pris du plaisir dans ce qu'il faisait. Le masque tombe et Walt arrive enfin à être honnête, cesse de se cacher derrière le "je fais tout ça pour ma famille !"
Le coup de la vengeance de Walt envers Todd et son oncle m'a paru un peu simple, Walt ne rencontrant aucun obstacle. La ricine était pour Lydia, les néo-nazis tombant sous les balles d'une mitraillettes bricolée par Walt. Todd, lui, sera assassiné logiquement par Jesse, qui tient sa revanche.
J'aurais aimé, comme dit précédemment, un moment plus fort entre Jesse et Walt. Je n'arrive pas trop à concevoir que Jesse puisse laisser Walt en vie, même si je suis au fond plutôt fière du personnage qui préfère s'enfuir, ne pas commettre un nouveau meurtre, et laisser Walt mourir de ses blessures. Belle scène d'ailleurs, au passage, où Jesse se rêve menuisier pour s'évader de l'enfer dans lequel il était plongé.
Walt, lui, nous fera un petit tour final de labo, un adieu à l'œuvre qu'il aura accomplie, avant de s'effondrer au sol dans un ultime plan rappelant une série s'étant terminée il y a quelques années (je ne veux rien spoiler...). L'image est simple, en théorie forte, mais pourtant elle ne m'a pas vraiment bouleversée. Pourquoi ? Je ne sais pas, peut-être que l'épisode aurait mérité d'être plus long, évitant alors ce petit côté un peu trop rapide. Ou bien tout simplement cela vient du fait que Walt est un personnage qui ne peut plus me toucher, le monstre ayant trop souvent dévoré sa part d'humanité.
Donc ainsi s'achève l'une des meilleures séries actuelles. La série n'aura que peu faibli au cours de ses 5 saisons d'existence.
J'avoue avoir une préférence pour les saisons 2 et 4, les plus émouvantes à mon avis. Je dois aussi dire que la série avait une charge politique vraiment forte en ses débuts, qui s'est bien perdue par la suite (mais il fallait bien avancer). C'est en tout cas l'une des œuvres les plus fortes que j'aurais vu contre le système de santé américain.
J'aimais aussi le charme du début : Walt et Jesse qui n'y connaissaient rien mais s'improvisaient cuistots. Leur montée en pouvoir était logique et inévitable mais m'aura moins intéressée. Malgré tout c'était toujours un plaisir à suivre, et la série s'offre de vrais moments d'éclats (le final de la saison 3 ou encore le 5x14).
Il s'agit en tout cas d'une œuvre qui aura marquée la télé et qui s'inscrira dans l'histoire du média, je n'en doute pas.
Bref, un beau final, qui aurait pu peut-être l'être encore davantage. Je suis triste à l'idée de ne plus voir d'inédits de la série mais en même temps je pense qu'elle ne me manquera pas vraiment. Tout simplement parce qu'elle a su dire en 5 saisons tout ce qu'elle avait à dire et sait se retirer au bon moment. Il n'y a rien à regretter. Au revoir Breaking Bad.
Typh.