Clear Eyes, Full
Heart, Can’t Lose ! Je me devais de commencer mon ultime article par cette phrase. C’est donc le coup de sifflet final pour l’un des meilleurs dramas que la télé aura diffusé.
C’est non sans émotion que je rédige ce dernier article, de cette série absolument hors du commun. Ce final est à l’image de la série, bouleversant mais simple en même temps. Quel déchirement de
devoir quitter cette ville, Dillon, et ses personnages qui nous auront fait vibrer durant 5 saisons.
J’ai vu l’épisode hier soir et m’endormir après ça fut difficile. Encore ce matin j’ai les images en têtes de
ces 5 merveilleuses saisons. Le deuil risque d’être long.
Vous m’excuserez, mais je ne vais pas résumer l’épisode. Ca serait une perte de temps, je préfère m’attacher à
mon ressenti. D’ailleurs, comme assez souvent, les événements qui nous sont présentés n’ont rien de surprenants. La série suit son cours tranquillement et logiquement, et se termine de la même
manière.
Comme je l’ai dit en début d’article, ce final est simple, mais absolument magnifique. On est baladés entre
les émotions, passant en un éclair du rire aux larmes (l’épisode est par instant étonnamment drôle). On enchaîne les moments forts, mais pourtant tout en retenus : les adieux entre Becky et
Mindy (le plus fort de l’épisode je crois), la demande en mariage de Matt, le « You may never know how proud I am of you » d’Eric à Vince
etc. Sincèrement, je ne doutais pas une seule seconde de la série. C’est le genre de série qui se doit d’avoir une fin simple, et ne pas chercher à surprendre, ou terrasser le spectateur avec des
effets tire-larmes. Car c’est comme ça que j’envisage les séries télé : on voit une période donnée de la vie de personnages, puis on les libère et les laisse retourner à leurs occupations
(vous aurez compris que je n’aime vraiment pas les fins fermées). Ici c’est ce qu’il se passe. Chacun a le droit à sa fin paisible et logique, tout en nous promettant de grandes choses pour leur
avenir. Le coach et sa femme poursuivent leur bonhomme de chemin à Philadelphie, Matt et Julie vivent en jeune couple marié (ou bientôt) à Chicago, Vince et les autres intègrent les Panthers,
Luke s’enrôle dans l’armée (pour le coup ça me fend assez le cœur ça), Jesse poursuit toujours son rêve de devenir coach, Tim, avec l’aide de son frère, commence à bâtir sa maison etc. La série
nous montre les choses avec une grande humilité, ce qui n’empêche pas l’émotion de pointer son nez. On pleure évidemment de devoir tous les quitter et devant la beauté de ses plans (Tim sur son
terrain, sublime).
J’aurais bien sûr quelques regrets, comme de ne pas avoir revu Smash, ou qu’on ait eu le droit a aucune scène
entre Laundy et Tyra mais on s’y fait. C’est la vie après tout. Les choses se font et se défont. On tisse des liens mais on perd quelques fois les gens de vue.
Je trouve que s’il y a bien une série que tout le monde peut, et doit, voir c’est celle-ci. On touche vraiment
à l’universel ici. J’en suis la preuve. Moi et le sport ça fait deux. « Le football américain ? Mouais j’vois à peu près ce que c’est, un truc comme
le rugby. Le Texas ? M’en parlez pas. » Voilà un peu près ce que je pensais avant d’avoir vu ce monument de la télévision. Finalement je me suis fait embarquer durant 5 saisons dans une
aventure incroyable, portée par des interprètes impressionnant. Peter Berg est parvenu comme personne à nous offrir une œuvre criante de vérité. Difficile de ne pas s’identifier tour à tour aux
différents personnages, de ne pas s’émouvoir à les voir pleurer, rire, jouer… Bref, vivre. Friday Night Lights est probablement la série la mieux
réalisée que je connaisse. On tient des dignes héritiers de Cassavetes ici. L’acteur peut déployer tout son talent, se mouvoir dans l’espace, vivre sa scène. La caméra le suit, et non l’inverse.
C’est d’ailleurs incroyable de voir comment cette réalisation particulière permet de magnifier des instants. Les acteurs ne sont pas toujours très bons (je pense à Becky notamment, qui serait, je
pense, vraiment moyenne dans une autre série) mais pourtant on y croit toujours. Tout fait incroyablement vrai. Alors quand l’acteur est à son haut
niveau (Zach Gilford !) on se retrouve face à un rouleau compresseur émotionnel. Tout téléspectateur de Friday Night Lights a, à coup sûr, lâché
une larme (voir bien plus dans ma situation) face à ce qui reste à ce jour, pour moi, l’un des meilleurs épisodes de série télé : The Son
(4x05).
Je garde personnellement une préférence pour la première génération (les trois premières saisons donc) mais la
deuxième n’est vraiment pas en reste. Je préfère le début sans doute parce que ça marque la découverte de la série tout simplement. Mais peut-être que la série a atteint sa maturité avec la
deuxième génération. On a définitivement quittés les petits aspects encore un peu teen-show de la série pour accéder à un statut vraiment adulte. Je
ne sais pas exactement, il faudrait que je revois tout. Ce qui ne devrait pas tarder. En tout cas revoir des bouts des premières saisons lors des interviews des acteurs en fin d’épisode m’a
bouleversé comme rarement. Plein de souvenirs qui reviennent en tête et l’idée que l’on quitte définitivement ces personnages…
Je clame assez souvent sur le blog combien Dexter est ma série
préférée, qu’aucune autre ne parvenait à me parler autant, à me bouleverser. Mais purée quand je pense à tout ce que Friday Night Lights m’a fait
vivre et après ce final magnifique je ne suis plus sûre de rien. Ces séries n’ont rien en commun à première vue, si ce n’est, en fin de compte, d’être terriblement humaines. Et, de nos jours, ce
n’est pas rien.
C’est donc après 5 saisons grandioses (aller, soyons francs, il y a eu une petite baisse de régime en saison
2) que Friday Night Lights tire sa révérence. Une série qui m’aura particulièrement touchée, et qui fera à jamais partie de mes préférées.
Texas Forever…
Typh.